Cinq ans se sont écoulés depuis Les grandes artères en 2015, une tournée avec son orchestre et en solo (Les passages secrets) pendant deux ans et demi. Puis, une sabbatique qui a été interrompue par plusieurs beaux projets durs de refuser pour l’artiste.
De la reformation de Karkwa avec l’incroyable Patrick Watson pour son grandiose spectacle Karkwatson, une soirée au MTelus gravée à jamais en moi. Il y a également eu la création de la bande originale de Kuessipan, le merveilleux film de Myriam Verreault, et bien sûr sa collaboration musicale avec Alex McMahon et Serge Fiori pour Seul ensemble du Cirque Eloize.
Les astres s’alignent, Louis-Jean Cormier est de retour en solo avec un troisième album sous le signe du changement de cap musical. Voici Quand la nuit tombe : 10 pièces dans un virage pop-électro avec comme instrument principal le piano avec lequel il joue comme si c’était une guitare selon ses dires.
Dès la première écoute, on remarque l’absence de guitares pour découvrir une musique dansante autant que percutante. Le folk rock habituel de l’homme est délaissé pour laisser une place surprenante et efficace à la fois. Sa musique est composée d’arrangements électros style années 80 entre pop, hip hop et soul avec en vedette le pianiste François Lafontaine (Klaus, Karkwa) qui joue du synthétiseur et du piano qui soulèvent les batteries jouées par Marc-André Larocque et Alex McMahon.
C’est ce qui crée une dimension d’intensité sonore, sans oublier la présence de Guillaume Chartrain à la basse et aux synthétiseurs également. Louis-Jean Cormier pose sa voix lumineuse sur des chansons écrites en solo lors d’un voyage à Los Angeles ou en collaboration avec son complice de toujours l’auteur Daniel Beaumont ; des pièces minutieuses qui racontent ses réflexions personnelles et affirment sur un monde, un peu lourd, la religion et ses failles, le racisme, le deuil, la cyberintimidation, l’amour à distance et l’égocentrisme des gens dans une poésie qui secoue le cœur.
Après plusieurs écoutes attentives plus tard, le verdict est officiel : Louis-Jean Cormier a su se réinventer dans une musique faite d’émotions pures malgré ses complexités sonores entre les arrangements de cordes et cuivres et l’univers pop qui transcende des hymnes loin des standards de l’industrie. Quand la nuit tombe, c’est un album vertigineux et audacieux qui casse la gueule à la noirceur dans le cœur. On dit que la chance sourit aux audacieux… c’est vrai.
Chansons coup de cœur :
- 100 mètres haies
- Tout tombe a sa place
- J’ai monté
- Les poings ouverts (avec David Goudreault)
- Croire en rien
- Face au vent
- Je me moi
- La photo