À la fin de la tournée pour son neuvième album Let’s Rock (2019), le duo américain The Black Keys enregistre un album en 10 heures croqué sur le vif qui se veut un hommage à ses débuts.
Voici Delta Kream, 11 pièces blues country fait de reprises John Lee Hooker, RL Burnside et Junior Kimbrough. Produit et enregistré par le groupe lors de sessions en après-midi au studio Easy Eye Sound de Dan Auerbach à Nashville et avec la contribution des vétérans de blues le guitariste Kenny Brown (RL Burnside) et le bassiste Eric Deaton (Junior Kimbrough), cet album de musique blues reprend ses notes de noblesse visiblement.
The Black Keys prend un plaisir à se reconnecter avec ses racines qui ont toujours été présentes dans ses projets depuis le début. Enfin, la grosse machine met sur la pause les expérimentations rock psychédéliques et laisse place à de gros riffs faits de guitares électriques blues viscérales, des batteries hypnotisantes et des lignes de basse groovy mariées à la voix riche, parfois assez rugueuse de Dan Auerbach qui livre quand même bien la marchandise.
Dans ses arrangements live et droit au but faits de basse, de guitares, de batterie, de percussion et des orgues furieuses qui sonnent comme complainte traditionnelle qui sort des marécages de l’âme. Sur des vieilles chansons de Fred McDowell, de Junior Kimbrough et de Big Joe William. The Black Keys rectifie le tir et ranime les fantômes de vieux bluesmen qui ont su animer leurs instruments rien à voir avec un disque habituel de The Black Keys, mais plutôt un bel hommage bien ressenti et spontané.
Delta Kream, c’est la crème du Mississippi Hill livrée à la manière des Black Keys; c’est authentique et amusant !
Chansons favorites :
- Crawling Kingsnake (John Lee Hooker / Bernard Besman
- Poor Boy a Long Way From Home (Robert Lee Burnside)
- Going Down South (Robert Lee Burnside)
- Do the Romp (David Kimbrough, Jr.)
- Sad Days, Lonely Nights (David Kimbrough, Jr.)
- Mellow Peaches (Joseph Lee Williams)