Après Madeleine, un hommage à son arrière-grand-mère (2019), Désirée la chanteuse et pianiste à la voix déraillée et coulée dans l’intensité est de retour avec un second opus empreint d’une mélancolie profonde.
Voici Les souvenirs flous, 8 pièces indie pop saturnien et amer, low tempo avec des parfums d’amour étranglés et des regrets du passé avec un peu de blues. Réalisé par l’incroyable Antoine Corriveau qui lui peaufine un univers qui colle à sa voix qui porte tous les cris du bonheur muselé.
Désirée nous fait voyager dans ses chansons âpres, noires, dotées d’une poésie
qui fait saigner le cœur. Elle nous confie corps et âme le processus de sa crise identitaire, les souvenirs qui reviennent à la surface et qui sont creusés dans la tourmente de sa voix comme une blessure qu’on tente de cacher aux autres.
Musicalement, on plonge dans l’angoisse à bout portant dans chaque note de son piano qui résonne comme une vieille hallucination folle. Sur une section rythmique faite d’une basse alourdie et d’une batterie qui sonne comme des pas dans la neige, des guitares funèbres qui errent dans les bras de la solitude.
Une ambiance aérienne sur des notes de jazz qui tournoient dans les refrains torturés de l’autrice-compositrice-interprète. Comprenez-moi, Désirée fait des sad songs déstabilisantes qui ne sont pas faits pour tous les cœurs sensibles, surtout si ton monde est fait de Calinours. Mais pour les autres, Les souvenirs flous est un album dans lequel on trouve réconfort dans les limbes de la brumaille.
Je fais partie de cette catégorie ; j’aime les albums qui nous imprègnent de cette forteresse de douleur.
Chansons favorites :
- Le cœur éloigné
- Te souviens-tu de moi ?
- Une flamme défendue
- Désordre insensé
- Je l’écris