Le nouveau spectacle de Guy Nantel, Nos droits et libertés, vient tout juste d’être présenté officiellement dans les salles québécoises et il déjà commence à faire grincer des dents certaines personnes.
Comme à sa fidèle habitude, l’humoriste ne se gêne pas pour aborder, durant ses spectacles, des sujets plus tabous comme les accommodements religieux, la politique, les inconduites sexuelles et la culture du viol.
En fait, ces numéros s’inspirent beaucoup de ce qui se passe dans l’actualité et semble-t-il qu’une farce sur Alice Paquet, qui a porté plainte contre le ministre Gerry Slavounos pour harcèlement sexuel, n’a visiblement pas plus à cette dernière.
Paquet n’aurait pas apprécié de savoir que son histoire fasse partie du spectacle Nos droits et libertés. C’est pourquoi elle a publié un message incendiaire sur les réseaux sociaux :
« Dans son spectacle, Nantel réfère à moi comme “la fille qui aurait couché avec le ministre libéral, le grec”. D’entrée de jeu : je n’ai pas couché avec Gerry Sklavounos. Il m’a agressée sexuellement. Si Nantel ose faire des blagues sur ma situation, sur la nuit terrorisante que j’ai vécue en juin 2015, et sur l’horreur que j’ai vécue après la dénonciation, il pourrait au moins nommer clairement ce qui a eu lieu ce soir-là, et avoir la décence de me nommer correctement : Alice Paquet ».
Elle ajoute : « Il faut dénoncer vivement la misogynie éhontée de Nantel, dont les grands appels creux à la liberté d’expression pour justifier ses blagues sexistes ne convainquent personne et font encore moins rire ».
Alice Paquet regarde en ce moment tous les recours possibles pour elle.
Nantel réplique sur-le-champ
Bien sûr, Guy Nantel n’a pas perdu une seconde pour répondre aux accusations d’Alice Paquet.
Voici le message, en partie, que l’humoriste a tenu à diffuser :
« Il est clair que Madame Paquet n’a jamais vu le spectacle et qu’elle s’est fait rapporter quelques phrases qui ne tiennent compte d’aucun ordre structurel du texte et qu’elle omet par la même occasion de mentionner toutes les phrases dans lesquelles je dénonce les agresseurs sexuels et que je leur souhaite de croupir en prison.
Tout le monde qui fait preuve d’un minimum d’intelligence est assez raisonnable pour comprendre qu’on est dans la fiction, dans le personnage, dans la caricature, dans le second, voire le troisième degré. En fait, les seuls qui ne prennent les blagues qu’au premier degré, ce sont ceux qui n’assistent pas à mes spectacles et qui souhaiteraient voir mon type d’humour disparaître. Mais l’ironie, vous avez déjà entendu parler de cela ? Dire le contraire de sa pensée, grossir les traits, lancer des énormités dans le but de provoquer, de questionner. Visiblement, tous ne connaissent pas cet art.
Madame Paquet conclue son texte en laissant sous-entendre à mots couverts qu’elle pourrait intenter des procédures contre moi. C’est son droit le plus légitime. Mais je ne reculerai pas. Le seul effet que cela aurait serait de gonfler la publicité du spectacle. Je revendique le droit de faire ces blagues parce que je n’ai aucune intention de blesser ou de nuire à qui que ce soit dans la vie et vous le devinez bien, je ne suis pas le type d’homme à faire l’apologie de la haine et des agressions sexuelles. J’en appelle au bon sens de chacun. Pour le reste, mon producteur et moi-même sommes prêts à nous défendre, car en aucun cas, ce spectacle ne diffame qui que ce soit. Les faits rapportés sont réels et c’est avec cette matière première que je fais tous mes spectacles.”