Par le biais d’une publication sur Urbania, la comédienne Anick Lemay a donné de ses nouvelles. Elle a raconté ce qu’elle a vécu après sa double mastectomie.
Comme elle le fait toujours, l’actrice s’est dévoilée encore une fois et n’y a pas été par quatre chemins. Elle a utilisé une écriture poignante et précise.
Elle a aussi décidé de faire le ménage dans ses amis pour ne garder que les personnes qui relevaient une importance pour elle. « Outre le fait que tu as peur de mourir, ce qui arrive en premier avec le cancer, c’est le ménage. C’est plus fort que toi. Un peu comme dans les dernières semaines d’une grossesse qui s’éternise : faut que tu frottes ! C’est animal, viscéral, et ça se fait même parfois à cœur défendant. Ta vie revole et ceux qui ne sont pas assez bien attachés prennent le bord ».
Lemay a expliqué comment elle se sentait une semaine après avoir passé sous le bistouri. « OK. Honnêtement, j’ai la chienne. J’ai évidemment fouillé le web à la recherche d’autres poitrines « mastectomisées » comme la mienne et j’en ai trouvé plein. Des poitrines de femmes différentes, mais toutes pareilles en même temps. Y’a juste leur histoire qui diffère. Sauf que je n’en ai trouvé aucune qui montre les dégâts après une seule semaine de chirurgie. Fait que j’imagine le pire : un champ de bataille rempli de mines personnelles. Parce qu’à souffrir de même, ça ne doit pas être joli-joli là-dessous… », a-t-elle confié.
Elle avoue avoir été mal à l’aise de voir des gens dans la salle d’attente la fixer comme ça. La comédienne leur a même dit devant eux. « Elles me fixent la nuque tellement intensément que je me retourne. Tu sais ce genre de regard rempli de surprise, de joie et d’étonnement ? La TV qui débarque dans le quotidien ? Ben c’est ça : exit le salon, le pyjama pis les pantoufles. L’actrice est là ! En vrai ! Mais… ce n’est pas comme d’habitude.
Elles ont lu mes dernières chroniques. Dans leur regard déjà rempli à ras bord, on peut détecter une touche de tristesse et de compassion… Elles ont la bouche entre-ouverte, comme frappées par une illumination divine. En tout cas, c’est ce que je perçois et ça me met vraiment mal à l’aise.
Parce que moi, l’actrice et surtout la femme, je suis vraiment stressée par ce qui me pend au bout du nez. Je comprends tout ce qu’elles vivent. Exactement tout. Mais câline… comment je te dirais ben ça ? En temps normal, j’aurais engagé la conversation gentiment, en me présentant, pour dissiper la foudre qui venait de s’abattre sur elles. Mais y’a pu rien de normal dans mon temps, maintenant. Et comme aucun son ne sort de leur bouche, c’est la mienne qui s’ouvre ».
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Source : Urbania
Photo : © Téléfiction