Une nouvelle série, écrite par Simon Boulerice et produite par Encore Télévision, est présentée sur ICI TOU.TV EXTRA depuis le début du mois de mars. Six degrés est l’histoire d’un jeune malvoyant de 16 ans, Léon Forest (Noah Parker) qui doit surmonter un deuil important et l’adaptation à une nouvelle famille en très peu de temps.
La première saison comprend treize épisodes de trente minutes et met en vedette des comédiens de talent : Noah Parker, Amaryllis Tremblay, Francesca Bárcenas, Alexandre Goyette et Catherine Trudeau. Le nom de la série, Six degrés, n’a pas été choisi au hasard. Ces deux mots représentent l’acuité visuelle de l’adolescent de 16 ans, limitée à six degrés, qui peut être comparée à la vision obtenue en regardant à travers une paille.
Inspiré de son ami malvoyant, Simon Boulerice écrit sa première fiction télé et crée le personnage fort et singulier de Léon (Noah Parker). « C’était un charme de collaborer avec Simon puisqu’il possédait déjà une grande expérience en tant que romancier. Même si l’écriture de scénarios est différente de ce qu’il fait normalement, il a bien été formé et a accomplit les choses de manière efficace et productive. Nous avons retravaillé les textes ensemble afin de les mettre en valeur à l’écran. J’ai trouvé agréable que ceux-ci soient terminés avant les tournages, car c’est quelque chose qu’on ne voit pas souvent en télévision. Simon m’a également impressionné par son importante présence et son implication dans le projet. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui », me racontait le réalisateur de la série, Hervé Baillargeon.

Passionné par le projet, il en avait long à me confier sur le travail de création derrière l’émission. Il en a d’ailleurs profité pour me parler de la boîte de production Encore Télévision, pour laquelle il n’avait que de bons commentaires. « C’est un privilège de travailler avec une équipe qui a envie de présenter un travail de réelle qualité. J’étais entourée de personnes qui font leur métier pour les bonnes raisons et qui mettent leur cœur et leur passion dans le projet. »
Hervé m’expliquait aussi que son rôle de réalisateur au sein de l’équipe était plutôt multiple. « Je me vois un peu comme un chef d’orchestre qui s’assure de la cohérence de l’aspect artistique de l’œuvre du début à la fin. J’ai choisi les comédiens et bâti l’équipe qui permettra de rendre réel ma vision de la série et je m’assure que tout soit réaliste et faisable. »

Pour ce qui est du choix des acteurs, la sélection a été faite selon un processus complexe. « Plusieurs castings ont été réalisés pendant cinq jours. Le premier rôle attribué a été celui de Florence, joué par Amaryllis Tremblay. Pour ce qui est du rôle de Léon, le personnage principal, plusieurs auditions ont été nécessaires. Nous cherchions une certaine complicité entre le personnage de Léon et celui de Florence. Nous avons donc sélectionné quelques comédiens masculins des premières auditions pour les revoir avec Amaryllis afin d’être certains que la chimie est crédible entre les deux à l’écran. Petit scoop pour la deuxième saison : un personnage complètement aveugle fera son entrée, qui jouera avec un chien Mira. Nous avons poussé les recherches en audition à l’extrême : on a testé la complicité entre les comédiens et le chien afin de trouver celle qui fonctionnait le mieux », me disait-il.
C’est d’ailleurs le choix des comédiens qui a représenté le plus gros défi pour le réalisateur. « Ce choix correspond à une étape particulièrement importante. Premièrement, on cherchait à représenter la diversité sous toutes ses formes, ce qui a rendu la tâche plus complexe. Deuxièmement, posséder un bon casting, ou avoir des rôles de niveaux égaux est crucial pour obtenir un équilibre au sein des personnages. Si nous nous trompons à ce moment-ci , le reste du projet est à risque. Le public doit croire aux relations entre les personnages, donc nous cherchions à ce que les comédiens concordent parfaitement avec l’histoire de la série. Cette recherche d’acteurs nous a d’ailleurs permis de faire des trouvailles impressionnantes, comme Francesca Bárcenas, pour qui la série pourrait amener sa carrière à un autre niveau. »
Comme la concordance entre les personnages et l’histoire de la série est essentielle, l’handicap visuel Léon (Noah Parker) se devait de se rapprocher de la réalité d’une personne malvoyante. C’est grâce à plusieurs rencontres en compagnie de Médérick Forest, l’ami de Simon Boulerice qui lui a inspiré la série, que Noah a pu développer son personnage afin qu’il soit joué de manière naturelle. « Nous avons travaillé conjointement avec pour mieux comprendre sa réalité. Noah, l’interprète de Léon, s’est servi de ces moments passés avec lui pour l’observer et assimiler ses techniques de repérage et de maniement de canne. Le but était de rendre le rôle de Noah le plus crédible possible. Par exemple, nous avons repris la technique du claquement de doigts, grâce à laquelle un malvoyant arrive à repérer les objets inhabituels. Les ondes de sons provoquées par le claquement frappent les objets dans une pièce connue de la personne. L’objet nouveau est alors détecté par la nouvelle onde sonore qui cogne dans celui-ci » me mentionnait le réalisateur.

Dans un tout autre ordre d’idée, Hervé m’indiquait que la pandémie avait évidemment eu un impact sur les tournages de Six degrés. « Elle nous a imposé de changer la maison de la famille Fournier-Espinoza pour une plus grande dans le but de respecter les mesures sanitaires. Trois jours de tournage ont alors dû être mis aux poubelles. » Toutefois, l’équipe a su voir le côté positif de cette situation et a profité de l’opportunité de refaire quelques scènes. « C’est habituellement assez rare de pouvoir refaire des scènes au Québec parce que nous sommes limités en termes de budget. Il s’agissait donc d’une belle occasion de réajuster quelques éléments qu’on ne trouvait pas tout à fait exacts comme ajouter des nuances à certains personnages ou modifier des costumes », avait-il à dire.
Les tournages de la deuxième saison sont déjà commencés et Hervé Baillargeon semblait heureux de ce qui s’en vient pour la suite. « C’est une belle saison dans laquelle Léon ne se retrouve plus dans l’adaptation à sa nouvelle famille. Il sera confronté à des situations qui l’amèneront à devoir faire des choix de vie complexes. Le personnage fera aussi face à un drame dans le dernier épisode de la première saison et aura besoin de passer par-dessus ce dernier lors de la saison suivante. Au niveau de sa vie amoureuse, il devra faire des croix sur certains éléments. En gros, la deuxième saison ne sera pas uniquement axée sur Léon Forest. La vie des personnages qui gravitent autour de lui sera aussi mise de l’avant. Comme on s’attache émotionnellement à ceux-ci lors de la première saison, on désirait poursuivre cet attachement et voir leur évolution. Il y aura même de belles additions au casting. »