Une chambre de verre par Nord Nord Est est jouée à la Tohu jusqu’au 18 novembre 2017. Bien que j’en sois ressorti avec un avis partagé, le spectacle valait le détour et restait impressionnant de grâce et de technicité.

Tout en sobriété, Valérie Doucet épaulée par Julius Bitterling nous a émerveillés sous la direction de Benoit Landry. Les costumes, la musique et l’éclairage restant simples, mais efficaces, créaient une certaine intimité avec les artistes, mais surtout, mettaient en avant la fameuse chambre de verre, troisième protagoniste de ce spectacle.

Il s’agit d’un plateau suspendu sur lequel les artistes évoluaient avec une agilité déconcertante. Je vais être honnête, sur le plan de la narration, s’il faut voir une histoire, je suis passé à côté. Le spectacle se découpait en tableaux aux ambiances différentes. D’une délirante scène d’exorcisme (?) sur le dancefloor à un séjour aquatique, on peinait à faire le lien. Mais est-ce que c’était vraiment nécessaire ?

Fascinant !

Le dénominateur commun restait le Beau et la proposition était fascinante. Démontrant un contrôle étonnant de leur corps, les artistes transformaient le mouvement en art, et dans une belle complicité, semblaient explorer le rapport à l’autre dans sa complémentarité et ses oppositions. L’un se faisait noir, l’autre blanc, les deux se reflétaient parfaitement. À la très grande souplesse de Valérie s’opposait l’impressionnante force de Julius.

Tous deux défiaient les lois de la gravité et semblaient évoluer en apesanteur de part et d’autre de la chambre de verre. Le haut devenait bas, le porteur porté et l’on prenait plaisir à les admirer tantôt traverser le miroir, tantôt plonger sous la surface. Le spectacle n’était pas inoubliable, mais restait empreint de poésie. Valérie Doucet était une magnifique tordue dans cette belle exploration parsemée de petites perles. Les amateurs de théâtre corporel ont été ravis.