Simplicité! C’est le terme qui nous vient tout de suite en tête lorsque nous écoutons un spectacle de Daniel Lanois. C’est ce qui s’est produit encore une fois lors de la prestation, hier, à la salle André-Matthieu à Laval. Le chanteur canadien, qui est né à Hull, nous a offert un concert très dépouillé, sans fla fla mais qui visait dans le mille!
Le spectacle a démarré avec la présentation d’une vidéo d’une vingtaine de minutes où la musique se greffait d’une joyeuse façon aux images. Ces minutes ont permis de voir toute la créativité qui émane de cet homme. Des images qui parlent, une musique très up tempo; bref, un moment visuel fort intéressant et surprenant pour un chanteur qu’on est habitué de voir gratter la guitare.
La seconde partie était consacrée aux pièces dites “canadiennes” dont les spectateurs ont reconnu et apprécié la mignonne chanson Jolie Louise et O Marie. Même si ces titres ont été enregistrés il y a près de 25 ans, ils semblent n’avoir pris aucune une ride; ils demeurent encore actuels aujourd’hui. En s’accompagnant seul à la guitare, Daniel Lanois a rendu ses chansons immortelles et les as livrées avec aplomb. Elles semblaient avoir une âme et une signification particulière.
La troisième partie était réservée à son répertoire folk-rock, qui lui a valu plusieurs applaudissements dans la salle. Ce coup-ci, il n’était plus seul à la guitare, mais bien accompagné d’un bassiste et d’un batteur. Avec ses deux comparses, le sympathique chanteur a joué plusieurs chansons appréciées du public dont la très belle The Messenger, qui figure sur For the Beauty of Wynona lancé en 1993. La chimie entre les trois musiciens opéraient facilement. Les solos de guitare nous l’ont bien montrés à plusieurs reprises.
La dernière partie était celle qu’on peut appeler de psychédélique. Un peu à l’image de la vidéo du début, le chanteur s’est amusé avec les deux autres membres à fabriquer des morceaux très éclectiques, naviguant entre les eaux de la techno et du drum & bass. On se serait crû en plein laboratoire musical où les vidéos projetées se collaient très bien aux mélodies “groovy”, loin du genre folk habituel de l’artiste. On voyait sur scène que le trio prenait un réel plaisir à nous concocter des mélodies entraînantes qui nous donnaient le goût de bouger nos fesses. Le chanteur, qui a travaillé avec plusieurs artistes ou groupes dont U2 (Atchung Baby, 1991), Bob Dylan (Time Out of Mind, 1993) et Peter Gabriel (Us, 1992), a offert un généreux rappel. En gros, un excellent spectacle qui restera gravé dans ma mémoire.