Nous avons eu droit à une visite guidée du Musée du rock’n’roll qui nous présentait sa nouvelle exposition Ère métal : l’évolution du métal québécois. Elle aura lieu durant les quatre prochains mois. L’exposition est inspirée du livre paru l’automne dernier L’évolution du métal québécois — No Speed Limit (1964-1989) de l’auteur Félix B. Desfossés, journaliste spécialisé en histoire de la musique au Québec depuis plus de 10 ans. Il a pu compter sur l’aide du concepteur Ian Campbell, également ex-chanteur du groupe métal Neuraxis. La première de cette exposition a lieu à l’occasion du Heavy Montréal.
L’exposition, qui commence au milieu des années 60, présente les débuts du métal québécois dont font partie les formations comme Les Hou-Lops, Les Misérables, Les Différents, Les Monstres et The Sinners. À cette époque, la musique québécoise était surtout concentrée sur les reprises de succès internationaux. Alors, ces formations ont amené un vent de fraîcheur musicalement, une nouvelle attitude encore jamais vue au Québec ainsi que la composition de musique originale. Il ne faut pas passer sous silence la fameuse Expo 67 qui a permis à la ville de Montréal de rayonner internationalement, de pouvoir se renouveler culturellement, et qui a grandement affecté le portrait musical au Québec.

Au tournant des années 70, le hard rock québécois a connu du succès avec des formations comme Offenbach (avec un son davantage métal à ses débuts), April Wine (qui a été le premier groupe à connaître du succès à l’étranger), notre célèbre Plume Latraverse et le spectacle L’Osstidcho (avec Robert Charlebois en tête) qui ont tous marqué, à leur façon, le rock québécois.
Quelques années plus tard, la musique progressive s’est établie au Québec grâce au succès de formations internationales comme Genesis et Pink Floyd. Au Québec, les groupes Dionysos, Ellison et Morse Code ont fait partie de ce mouvement progressif. À la fin des années 70, les formations Danger et Aut’chose sont arrivées dans le portrait musical. À ses début, le groupe Aut’chose — mené par l’unique Lucien Francoeur — n’était pas aussi populaire qu’aujourd’hui. Par contre, avec les années, le groupe a obtenu la reconnaissance musicale, même si cela a limité son potentiel.
Dans les années 80, la salle de spectacle Moustache ainsi que le Tape Trading Records — ayant propulsé la carrière de Voivod entre autres — ont eu un impact important sur la musique rock. On a vu ensuite l’apparition de formations féminines telles que Trop Feross et Barbarella (avant la signature avec Guy Cloutier, qui a eu un grand impact sur le son du band) et les groupes Sword (avec Rick Hughes au chant) et Paradoxe (avec Sylvain Cossette au chant). À la fin des années 80, les formations Groovy Aardvark, BARF et Grimskunk ont apporté un nouveau son : un mélange de hard rock et de punk rock.
Pour conclure, on ne peut passer sous silence l’impact de Voivod, qui est probablement la formation ayant eu le plus d’influence sur la musique métal québécoise depuis les années 90. Une vitrine d’objets de collection sur ce groupe est exposée à la toute fin de l’exposition. On peut voir, entre autres, les t-shirts des membres du groupe ainsi que la guitare de Denis « Piggy » D’Amour, décédé en 2005.
Pour conclure, je vous recommande d’acheter le livre L’évolution du métal québécois — No Speed Limit (1964-1989) ainsi que de visiter l’exposition du Musée du rock & roll. L’exposition se poursuit jusqu’au 3 décembre prochain. Elle peut convenir à tout fan de musique rock et mérite amplement le coup d’œil.
Musée du rock & roll
222, rue Ontario Est
Jusqu’au 3 décemb