Pour souligner le 20e anniversaire de sa fondation, l’Usine C est l’hôte du Festival Temps d’images, du 11 au 21 février. Cet événement d’envergure internationale, présent dans plusieurs villes dont Paris, Lisbonne et Düsseldorf, est une fusion entre l’art physique et numérique.
C’est donc dans le cadre de la 2e semaine du festival qu’est présentée Farewell Montréal, une création de Chad Dembski et Dustin Harvey. Mélange de théâtre, de chanson, de photo et de vidéo, il s’agit d’une œuvre participative à laquelle la ville d’accueil et l’audience contribuent.
La ville devient un personnage de la pièce, elle l’habite. L’ambiance sonore de cette fête d’adieu est en partie assurée par des iPods sur lesquels ont été enregistrés des bruits ambiants (oiseaux, cloches d’église, gens dans une file d’attente, silence gêné).
Les passants déambulant près de la salle participent eux aussi puisqu’une caméra est braquée sur la rue. Les spectateurs sont également mis à contribution. Pour créer un sentiment de communauté et d’échange, ils sont invités à faire circuler des photos, répondre à une question au micro et même danser!
Tout au long du spectacle, les deux comédiens s’interrogent de façon touchante sur le sentiment d’appartenance qui nous lie à notre ville. Pourquoi s’y établit-on? Pourquoi choisit-on d’y rester? Que serait-il arrivé si ceux qui ont quitté étaient restés? Le sujet de l’utopie est brièvement abordé.
Toutes ces questions existentielles pourraient paraître bien lourdes à un observateur extérieur si ce n’était du soin que les créateurs ont porté à insérer des touches d’humour dans leur œuvre. Les costumes rigolos et les perruques ridicules viennent sans contredit alléger l’atmosphère.
Comme bien des fêtes d’adieu, celle-ci est trop vite terminée. On quitte avec le sourire en se posant la même question que les deux protagonistes : que serait-il arrivé si l’on était resté plus longtemps?