Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui présente J’accuse une pièce-portrait signée Annick Lefebvre qui met de l’avant la parole de cinq femmes de sa génération, dans la trentaine. Cinq talentueuses comédiennes interprètent avec brio ces monologues qui punchent en pleine face… Comme un coup de poing!
Pendant près de deux heures, les spectateurs reçoivent les confidences de ces femmes qui réfléchissent avec rage à leur situation et qui tentent de se sortir des difficultés du quotidien tant économiques que relationnelles. Il y a celle qui encaisse (Ève Landry), celle qui agresse (Catherine Trudeau), celle qui intègre (Alice Pascual), celle qui adule (Debbie Lynch-White) et celle qui aime (Léane Labrèche-Dor).
Elles en ont à dire ces cinq femmes! Avec un langage d’ici vivant, elles posent un regard sensible sur les inégalités de la société et sur l’indifférence des gens face à la misère humaine. Deux points sont communs dans les cinq monologues : un ras-le-bol de leur emploi, elles ne trippent plus sur leur travail, et des références à Isabelle Boulay qui font sourire les spectateurs.
Les monologues de J’accuse sont percutants et « unisexe ». Annick Lefebvre vient nous toucher avec des images fortes sur les préjugés et incohérences de notre société. On est loin des icônes de la mère, de la vierge et des stéréotypes ou clichés de la femme. À juste titre, elle ne ménage rien, ni personne et ses observations sont lucides et perspicaces. Ses réflexions ne nous laissent aucunement indifférents. Bravo à Annick Lefebvre qui a écrit ce texte intelligent, à Sylvain Bélanger qui a fait la mise en scène, et aux cinq comédiennes qui nous ont livré ces monologues avec justesse
Il est possible des voir des extraits des performances des comédiennes sur le site du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Ils sont assez révélateurs. La pièce est présentée jusqu’au 9 mai, avec deux supplémentaires les 12 et 13 mai. Vous pouvez acheter vos billets au http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/jaccuse
