La production Ah/Ha présentée à l’Usine C
Jusqu’au 30 janvier, l’Usine C présente un spectacle de la danseuse et chorégraphe belge Lisbeth Gruwez. Ce n’est pas la première fois que cette Flamande vient au Québec pour nous offrir ses créations. La différence cette année, c’est qu’avec Ah/Ha, elle revient accompagnée de quatre danseurs : Mercedes Dassy, Anne-Charlotte Bisoux, Vicente Arlandis Recuerda et Lucius Romeo-Fromm. Dans sa pièce, l’auteure fait appel à une gestuelle dynamique qui fait vivement surgir des corps une force émotionnelle entre l’éclat de rire et la crise de larmes.

Pourquoi un collectif? Parce que le rire est un phénomène qui se manifeste le plus souvent en groupe, a fait valoir Lisbeth Gruwez lors de son entrevue avec AlternativeRockPress : « En faisant les mouvements, on a découvert que ça parle plus d’une dynamique d’un groupe. Car le fou rire se propage comme un virus en allant d’une personne à une autre ». À partir de cette expérimentation, les cinq artistes nous amènent dans l’univers du rire sous tous ses aspects.

Soutenu par une trame sonore cadencée et un décor dépouillé, les danseurs nous font vivre, pendant une heure, une gamme d’émotions passant du rire communicatif et gai, au rire hystérique jusqu’au rire « triste ». Au fur et à mesure que la pièce évolue, les interprètes se rencontrent, s’amusent et … se fusionnent pour ne former qu’un corps qui libère une intensité surprenante allant jusqu’à la sensualité.
Quant à la chorégraphie bien réglée, elle est composée de moments d’inaction forts ainsi que de mouvements lents, saccadés et parfois fougueux qui expriment l’énergie produite par « le corps qui sort de ses gonds ». La maîtrise des gestes et la complicité des interprètes peuvent, à juste titre, être qualifiées de « performance du fou rire ». Hier, le public a d’ailleurs applaudi chaleureusement ces artistes qui ont su partager avec brio cette expérience humaine. Ah/Ha, c’est 60 minutes d’émotions durant lesquelles le spectateur est captif de cette énergie et en sort avec un sentiment indéfinissable.
En spectacle à l’Usine C jusqu’au 30 janvier 2015