Le théâtre La Licorne présente jusqu’au 20 février Les Événements de l’auteur Écossais David Greig, dans une mise en scène de Denis Bernard. Traduite par Maryse Warda, la pièce s’appuie sur des tragédies collectives qui se sont passées il y a une dizaine d’années en Norvège, qui se sont passées en 2015 à Paris et aux États-Unis, et qui feront malheureusement encore partie de notre actualité.

Inspiré par la tuerie survenue sur l’île d’Utoya en 2011 par un jeune Norvégien d’extrême droite, David Craig raconte le cheminement d’une survivante de ce massacre, en quête à des réponses. Le spectateur suit le combat psychologique de Claire (Johanna Nutter) rescapée de ce carnage, qui n’arrive pas à se remettre de ce qu’elle a vécu et qui voit le visage du tueur partout. « Il me reste une balle… Laquelle je tue ? », demande le tueur en fin de piste. Comment se remettre d’un tel coup de poing ?

La pièce tourne autour de Claire prêtre anglicane qui dirigeait une chorale lorsque le meurtrier s’est introduit dans le local pour commettre ses crimes. Elle se questionne, tente de résister aux tensions et discute, entre autres, avec le père du tueur, un auteur dont le tueur a parlé sur son blogue, son psychologue, un politicien, son amoureuse et l’auteur du carnage.

Tous ont le même visage… Celui du comédien Emmanuel Schwartz qui campe avec brio ces personnages. Sa gestuelle, ses intonations et le débit avec lequel il livre son texte collent à la peau de chacun des personnages joués. Tout au long de la pièce, il insuffle une énergie qui la rend beaucoup plus dynamique. Sans contredit, Emmanuel Schwartz est un comédien de talent.

Le chœur multiethnique et multigénérationnel présent sur scène est représentatif de notre société. La prestation de ces neuf chanteurs adoucit les propos mordants du texte et nous permet de sentir l’histoire autrement. Mais rassurez-vous, on est loin de la comédie musicale…, mais plutôt dans « du théâtre musical », souligne le compositeur et directeur musical Yves Morin.

Comme l’énonce le metteur en scène Denis Bernard : « De cette pièce me vient une simple conclusion : la résilience est plus forte que toutes les armes de destruction massive ».