Une histoire de famille avec des secrets bien gardés, des comédiens qui jouent avec justesse et émotion et une mise en scène ingénieuse, voilà une recette qui sait plaire aux amateurs de théâtre.  C’est cette formule qui sert de base à la pièce Les têtes baissées tenant l’affiche jusqu’au 9 mai au Théâtre Prospero. Avec son premier texte interprété au théâtre, Mickael Lamoureux nous invite dans son coin de pays, dans l’univers des Têtes baissées, ceux qui préfèrent se cacher du malheur des autres et faire semblant que tout va bien.

À partir de son expérience, ce jeune auteur talentueux nous plonge dans une cellule familiale construite sur des secrets incestueux ensevelis pendant des années. En fait, c’est l’histoire de Thomas (interprété par l’auteur) qui vit loin de ses parents, dans son monde.  Contraint d’aller les visiter, il retrouve ce qu’il a quitté : le silence de sa mère. Sur le coup du désespoir, elle lui révèle son passé, ses secrets si bien gardés.  Tout explose au grand jour … les secrets de maman, de papa, de grand-maman, de grand-papa et de sa seconde femme. Il voudra alors régler des comptes avec ceux et celles qui ont malmené sa mère. Le noyau familial ne tient plus…Il explose!

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Cette galerie de personnages est campée par six comédiens dont la bonne performance vient nous chercher… nous toucher.  Le jeu des acteurs, Muriel Dutil, Jean Maheux, Marie-France Marcotte, Luc Morissette et Lise Roy, nous amène dans ce monde tourbillonnant de non-dits et d’apparences cruels.

Pendant ces 90 minutes, nous sommes happés par cette dramatique bien ficelée… constituée de flash-back, de révélations et de quêtes identitaires. Cette pièce est percutante.  C’est peut-être en partie parce que Mickael Lamoureux joue son propre personnage. Ça prend du courage pour écrire un tel texte et interpréter devant des centaines de personnes un pan de sa vie qui n’est pas jojo du tout…

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L’habile mise en scène signée Louis-Karl Tremblay est bien pensée. Avec une scénographie astucieuse, il établit clairement les différentes étapes de la quête du jeune Thomas et de ses luttes. Selon les situations, les comédiens circulent autour des mobiliers installés sur scène avant l’arrivée des spectateurs.  Cette façon de faire est originale et astucieuse.

Merci à la compagnie Til-T qui nous présente Les têtes baissées – une création remarquable!