Ludi Magni, c’est une pièce de théâtre, mais également d’une certaine manière un jeu cruel et impitoyable qui couronnera un grand gagnant! Écrite par Benoît Drouin-Germain (O’, Trauma IIIToute la vérité, 450, chemin du Golf) et mise en scène par Daniel Brière (Les Parent), la pièce s’aventure dans des sentiers nous rappelant les combats de la Rome Antique et est présentée à l’Espace Libre.

Bien que sa pièce trouve origine dans « jeux les plus prestigieux du calendrier sportif romain » qu’on nomme Ludi Magni, le comédien y va ici d’une interprétation assez libre. Et ce qui ressort le plus de ce combat épique, c’est que malgré l’aspect tragique — les perdants sont jetés dans la fosse aux lions —, on  voit visiblement le côté ludique que le comédien a voulu lui donner. Car on rit des anecdotes racontées par les participants, mais parfois, le spectateur est attristé. Dans certaines épreuves comme celle de la beauté physique, le public ressent un peu la gêne ou le malaise. C’était probablement voulu! Tout au long de ces cinq épreuves, les participants doivent s’attirer la sympathie des spectateurs s’ils ne veulent pas finir dans la fosse aux lions.

Ludi magni_NTE(3) © Christine Bourgier

Les quatre comédiens qui se partagent la scène (Sonia  Cordeau (Les  appendices, Le Projet  Bocal), Marie-­Pier Labrèque (Marius  et  Fanny-Rideau  Vert, O’-­‐TVA), Christophe Payeur (Détruire nous allons–OFFTA) et Mathieu Quesnel (SNL  Québec,  Le  Règne  de  la  beauté) y vont de révélations et d’histoires plutôt personnelles. Je me suis même demandé si j’aurai accepté de dévoiler des moments aussi intimes de ma vie privée, à moins que cela soit complètement faux! Ce que je doute fortement. Nous avons aussi appris que le passage de Sonia chez Zellers n’a duré que trois mois, que Mathieu Quesnel avait une talent fou pour les imitations et que Marie-Pier a fait une fausse couche.

Le public pouvait huer les participants, même s’il ne l’a pas fait vraiment; sinon quelques personnes dans l’assistance ont osé le faire. J’ai l’impression que cet aspect aurait amené une meilleure dynamique entre les spectateurs et les participants qui se donnaient en pâturage. Par contre, il faut l’avouer, les gens du public ont fait reculer ou avancer certains participants lorsque aucun des trois trouvaient la réponse lors de l’épreuve des connaissances générales! Mais c’était la seule fois où il y avait une réelle interaction. Somme toute, je suis ressorti de l’endroit avec un sentiment de mission accomplie et d’avoir passé un bon moment! À conseiller quand même.

Jusqu’au 9 mai 2015 à l’Espace Libre

Ludi magni_SoniaCordeau © Christine Bourgier