Voici trois adjectifs qui décrivent très bien cette représentation de Moby Dick. Dominic Champagne et Bryan Perro se sont associés pour réécrire ce récit d’aventure d’Herman Melville. Ceux-ci ont su garder le thème principal tout en y ajoutant leurs touches personnelles.

Le capitaine Achab voue une haine profonde envers la grande baleine blanche appelée Moby Dick. Ce grand cachalot lui a fait perdre une jambe et l’a défiguré. A bord du baleinier Péquod, Achab et ses matelots partent à l’aventure afin de ramasser le plus d’huile de baleine possible. Celle-ci sert de combustible pour les lampes à l’huile et de cire pour les chandelles.

Parmi eux, Ishmael (Steve Gagnon), jeune homme à la recherche d’aventures, survit à ce rendez-vous avec Moby Dick. Cela lui permet de nous raconter son périple. Il nous parle de sa rencontre avec le prince Queequeg (Jean-Francois Casabonne) harponneur, dont le but est de retourner dans son pays d’origine, de sa vie de marin sur le bateau, de la chasse aux baleines, de la folie et de l’obsession de vengeance de Achab ainsi que de la dernière bataille livrée contre ce monstre marin.

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Dominic Champagne signe la mise en scène. Il mélange le théâtre, le cirque acrobatique et la musique de façon à ce que tout soit en harmonie. Les artistes acrobates nous démontrent leurs habiletés à plusieurs occasions en grimpant sur des cordages, en faisant des pirouettes impressionnantes et autres culbutes.

La scène de la chasse à la baleine est très physique. Les chaloupes représentées par des barils et des planches sur lesquelles les comédiens s’y tiennent debout et bougent au rythme des vagues nous permet de très bien visualiser cette chasse. C’est vraiment impressionnant.

Au milieu de la scène, il y a l’immense pont d’un navire sur lequel se passe une bonne partie de la pièce mais qui, en tournant, devient l’extérieur du baleinier où la peau d’une baleine dont on récupère l’huile.

C’est vraiment efficace. La musique des tambours est omniprésente et la belle voix de Frédérike Bédard chantant, entre autres, les souffles des baleines accompagnent très bien cette mise en scène créative.

Normand D’Amour nous livre un capitaine Achab mémorable, plus grand que nature. Le second du capitaine, Starbucks (David Savard), un homme pieux qui représente les intérêts de la compagnie, essaie de raisonner en vain le capitaine dans sa folie de vengeance.

Stubb (Sylvain Marcel) met une touche d’humour dans ce sombre univers. Ce sont des artistes chevronnés qui savent mettre en valeur leur personnage. De plus, avant de commencer à jouer, l’équipage a demandé au public de garder une minute de silence en hommage aux victimes des fusillades de Paris. Belle initiative!

Une pièce à voir, pour ces trois adjectifs, “physique, intense et créatif”. Le tout nous donne un spectacle des plus intéressants. La tournée se poursuit dans quelques villes, Rimouski, Laval et Gatineau.

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