C’est samedi soir qu’avait lieu le spectacle de Marie Onile, jeune auteure-compositrice-interprète, à la salle Claude Léveillée de la Place des Arts à Montréal.
Cette jeune artiste, originaire de Lac-Mégantic, accompagnée de son piano et ses 4 musiciens, a rapidement su faire naître le silence dans la salle. Pour ensuite l’emplir de sa voix magique, limpide, juste, solide, capable de plusieurs nuances. Une voix qui sait voguer avec la musique et les émotions comme un bateau sur l’eau. Toujours dans l’authenticité. Une voix taillée avec finesse et qui ne laisse personne indifférent.
Le titre de son premier album Morceaux de verre a été choisi avec soin. Des morceaux de vie et d’elle que Marie Onile sait nous partager d’une façon touchante. Elle nous parle du verre qui peut s’abîmer ou se casser, bien qu’il puisse être solide. Qu’on a tous des côtés tranchants ! Mais poli par le temps, la vie, les événements, les ruptures, les deuils, la maladie, chaque morceau trouve sa place, sa beauté.
« En écrivant des chansons, on touche nécessairement à nos histoires… et comme Lac-Mégantic, j’apprends à me reconstruire tranquillement ». Puis, voilà Marie Onile qui nous interprète J’les imagine encore, une chanson qui nous dresse un tableau de la tragédie de Lac-Mégantic à donner les frissons. Elle assure ce texte déchirant en nous livrant une interprétation grandiose.
Faire ressortir la beauté
Marie Onile sait faire ressortir la beauté. Et même dans ce qui est tragique. Elle sait tisser les mots et la musique avec grâce. Elle sait nous faire voyager d’un univers à l’autre et nous faire vibrer à travers des textes vrais, profonds et empreints d’une fragilité palpable. On la croit, on la ressent et on a envie de l’entendre à nouveau. À la vitesse qu’elle sait polir le diamant qu’elle a dans la gorge, on va la revoir bientôt !
J’ai été séduite par la qualité et la diversification des arrangements orchestraux. Que dire des 4 musiciens qui ont assuré avec succès cette orchestration riche, justifiée et enveloppante. Violoncelle, piano, guitare, percussions, basse… tout y était maîtrisé et à sa place.
Après sa prestation, j’ai eu la chance de m’entretenir avec la chanteuse. Je lui ai demandé quelle chanson de l’album l’emmène à se dépasser le plus.
« Je dirais, “J’les imagine encore” ! Sans hésiter. C’est une chanson que j’ai écrite pour Lac-Mégantic. Je l’ai écrite en peu de temps. J’avais besoin que ça sorte d’un coup. Depuis que je l’ai écrite, elle me touche chaque fois que je la fais. J’aurais beau la faire 1 000 fois, c’est impossible que je ne sois pas touchée en la faisant. C’est une chanson qui me fait extrêmement du bien, même si elle peut paraître lourde. C’est quand même très dramatique ! Mon but, c’était que les gens sortent le méchant. Si ça leur fait du bien, moi j’ai fait ce que je voulais. »
Crédit photo : Claude Grenier