Il y a déjà plus de deux décennies que le groupe finlandais Nightwish roule sa bosse. S’il n’a pas inventé le genre métal symphonique avec chant d’opéra, il l’a sans contredit popularisé au début des années 2000.
Je me rappelle encore les deux soirs sold out au Metropolis pour la tournée d’Once et les derniers avec Tarja pour Montréal. Pour fêter tout ce temps passé à jouer de la musique, une compilation du nom de Decades est sortie au début du mois de mars et une tournée mondiale du nom original de Decades : World Tour s’est alors mise en branle et était de passage ce mardi au MTelus.
Le côté le plus intéressant de cette tournée est que le groupe nous promet de revisiter l’ensemble de son catalogue dont plusieurs chansons n’ont jamais été jouées auparavant. Les vrais fans n’ont pas pu s’empêcher de penser qu’il y a aussi plusieurs titres qu’ils n’ont jamais entendus chanter par la chanteuse Floor Jansen.
Si le départ de Tarja s’était fait dans la controverse et que sa remplaçante Annette Olzon n’a jamais fait l’unanimité, l’arrivée de l’ex-chanteuse d’After Rorever a créé un consensus parmi une bonne partie de la communauté métal et un regain de popularité mérité. Par son style plus rock et métal, autant au chant qu’en look, elle a su redonner un vent de fraîcheur dans leur performance et l’on attend toujours de l’entendre poser sa voix sur de nouveaux classiques de la chanteuse d’origine.
Si le spectacle commence bien à 20 h 30 comme prévu, notre patience est encore mise à l’épreuve avec une interminable introduction musicale où une invitation à ne pas utiliser nos cellulaires et ne pas les filmer a été insérée. Le multiinstrumentiste Troy Donockley est le premier à envahir la scène pour nous jouer à la cornemuse irlandaise une partie de l’instrumental Swanheart. Le ton est donné et il n’y a pas de limite où pourra se rendre le setlist ce soir. Quelle belle façon de commencer en puissance avec End of All Hope ? Les riffs pesants et le refrain accrocheur sont le coup de canon dont un bon show a besoin.
Je suis surpris que la foule n’embarque pas plus que ça. Elle n’est pas amorphe non plus ; ce n’est juste plus l’hystérie d’antan. Wish I Had an Angel réveille un peu plus les troupes, mais ça ne ressemble pas à la folie du passé. Ce n’est pas par manque de volonté de la part des musiciens. Si l’âge commence tranquillement à coller au corps des membres fondateurs, la magnifique Floor en impose sur scène et bouge beaucoup plus que ses compères.
C’est sans parler de sa voix qui est au meilleur de sa forme. Si ce soir elle doit ne chanter que des partitions qui n’ont pas été composées pour elle, excepté quelques chapitres de l’épique The Greatest Show On Earth¸ elle réussit que trop bien sur des raretés comme 10 th Man Down et le grand classique de Whishmatser Come Cover Me.
Si l’idée est de récapituler sur leur carrière, pas moins de 19 morceaux joués sont tirés de leur nouvelle compilation. Ceci amoindrit les chances de surprises, il n’en reste pas moins que c’est le meilleur des deux mondes entre les nouveaux admirateurs et les vieux de la vielle. Les décors ne sont pas ceux élaborés pour les anciennes scènes en Europe, mais l’écran géant n’est pas en reste non plus avec des vidéos adaptées à chaque composition.
Il n’y a pas que les pétards et les explosions d’un spectacle à grand déploiement. En ont-ils vraiment besoin ? Poser la question c’est y répondre, car la musique et le chant sont ce qu’y rejoignent les inconditionnels autant que les nouveaux venus. C’est peut-être une formule plus légère qu’a l’habitude, ça reste un incontournable du power métal qui est toujours aussi populaire dans notre grande ville et il ne faut pas bouder notre plaisir.

Liste des chansons :
Intro (With Swanheart instrumental snippet)
Elvenjig ([traditional] cover)
The Greatest Show on Earth (Chapter I: Four Point Six; Chapter II: Life; Chapter III: The Toolmaker)
The Greatest Show on Earth (Chapter IV: The Understanding; Chapter V: Sea-Worn Driftwood)