Quelle place fait-on aux immigrants au Québec? Comment sont-ils accueillis? La troupe Joe, Jack et John s’est penché sur la question. La réflexion a donné naissance à Dis merci présentement à l’affiche au Théâtre Espace Libre jusqu’au 10 février. La voie de l’humour a été privilégiée pour nous renvoyer nos propres travers, limites et préjugés face aux nouveaux arrivants.

Quatre voisins  se réunissent pour organiser une fête de bienvenue pour la famille de réfugiés syriens qu’ils ont parrainée. Remplis de bonne volonté, ils n’en demeurent pas moins maladroits.

Dany arrive les bras chargés d’habits de neige démodés achetés chez Renaissance. Ally lui fait vite remarquer que leurs invités ont tout perdu, sauf leur bon goût.

Les préjugés refont surface

Rapidement, les préjugés refont surface et les luttes de pouvoir s’installent. Marc veut jouer avec le ballon de Dany, mais celui-ci lui demande de s’agenouiller et de le prier de lui donner.

Une fois que Marc met finalement la main sur l’objet, Dany insiste pour que son voisin le remercie. Le parallèle avec l’accueil des immigrants est facilement établi.

De son côté, Ally, ayant lui-même vécu l’exil,  y va de ses conseils d’intégration à l’usage des néo-québécois. Il recommande de se fondre dans le décor, d’obéir et de ne pas chercher la confrontation.

Peu à peu, les relations finissent par s’envenimer. Marc, chez qui la fête doit se passer, finit même par lancer « C’est chez nous ici » sur un ton exaspéré. C’est à se demander dans quel état seront les lieux et de quelle humeur seront les quatre amis lorsqu’arriveront enfin leurs nouveaux voisins.

Une mise en scène éclatée

Avec un minimum d’éléments (soit un rideau, un divan, un lutrin et des ballons), la metteure en scène Catherine Bourgeois a réussi à illustrer plusieurs situations de façon métaphorique. L’humour est omniprésent dans Dis merci.

Une œuvre inclusive

Cette œuvre est inclusive tant par sa distribution que par la place qu’on fait au public

Dany Boudreault représente l’homme blanc moyen du Québec, Ally Ntumba est d’origine congolaise, Emma-Kate Guimond est anglophone et Marc Barakat est atteint d’une déficience intellectuelle. Chacun joue son propre rôle. Les textes ont d’ailleurs été écrits collectivement.

Des représentations sous autres formes

La représentation du samedi 3 février sera « décontractée », c’est-à-dire que l’ambiance sonore et visuelle du spectacle ainsi que l’accueil seront adaptés pour créer un environnement calme et inclusif.  De plus, la pièce sera présentée avec un interprète en langue des signes du Québec (LSQ) le samedi  10 février.

Pour plus de détails, visitez le site du théâtre Espace Libre ou le site de la troupe Joe Jack et John.

Dis merci est présentée jusqu’au 10 février. À voir!

Crédit photos: Frédérique Ménard Aubin