Avec Les fourberies de Scapin, Molière s’inspire de la comédie italienne, la commedia dell’arte. Celle-ci se démarque par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité.

C’est exactement ce qu’on y retrouve dans cette pièce. Scapin, valet de service, profite de la naïveté des gens qui l’entourent en utilisant des ruses ingénieuses pour arriver à ses fins. Cette production du TNM, présentée à la salle Albert-Rousseau, permet au spectateur de s’amuser en mettant en avant-scène des comédiens très talentueux.

La pièce commence dans le port de Naples. Octave et Léandre apprennent que leurs pères respectifs Argante et Géronte, reviennent de voyage afin de leur trouver une épouse. Hélas, ils ont déjà trouvé l’amour et épousés sans le consentement de leurs chers papas les jeunes demoiselles pour lesquelles leur cœur est en émoi.

Que faire ! Heureusement que Scapin est là. Il réussit à soutirer l’argent aux deux pères, plutôt avares et déçus des frasques de leur fiston, afin que Octave et Léandre concrétisent leurs mariages. Après maints quiproquos, la pièce finit sur un dénouement heureux où tout un chacun y trouve son compte.

Le décor simple, constitué de grandes voiles en tissu servant de fond de scène où plusieurs images sont projetées tout au long de la pièce et un plancher de bois permettant certains effets sonores au moment opportun. La musique et la danse font aussi partie de cette mise en scène en plusieurs occasions durant la prestation. La mise en scène de Carl Béchard est efficace. Elle représente bien la mentalité de l’époque où chacun à sa place, où tout est joué en exagération.

La distribution nous présente des comédiens de talent avec beaucoup d’expérience, ce qui leur permet d’être crédibles. André Robitaille (Scapin), Benoît Brière (Géronte) et Patrice Coquereau (Argante) démontrent une superbe performance.

Tous les déplacements, les coups de bâton, les poussées et les changements de position se font avec une précision remarquable. André Robitaille nous livre une interprétation très physique de Scapin. Il doit sûrement avoir perdu au moins un kilo à la fin de la représentation.

Un moment très apprécié du public est celui où Scapin livre une bataille à coups de bâton sur un Géronte apeuré, caché dans un sac de toile. Une mention spéciale pour cette scène.

Une très belle soirée, les rires ont fusé de partout, tout au long du spectacle.

Crédit photo : Yves Renaud