Le style du théâtre in situ semble vouloir tranquillement s’installer à Montréal. Après que les locaux de l’Entrepôt Beaumont Mini-Storage furent occupés par le Théâtre À corps perdus pour y présenter Local B-1717, c’est maintenant au tour de la troupe Singulier Pluriel d’investir un appartement de la rue Fullum, avec La Mondiola.
C’est dans un coquet logis appartenant à Ximena Ferrer, la codirectrice de la compagnie Singulier Pluriel que le public est convié. On reçoit 20 personnes par soir, espace restreint oblige.
La Mondiola est une invitation à une fête privée
À leur arrivée, les spectateurs sont dirigés vers le salon, le temps que le groupe soit complet. Puis, un chapeau de fête leur est remis par Camille (Liliane Boucher), la maîtresse de maison.
Une fois que tous les invités sont arrivés, Camille les installe dans le passage et leur explique qu’ils feront partie d’une fête donnée en l’honneur de son chambreur Antonio (Omar Alexis Ramos).
Elle leur fait répéter un poème et leur demande de garder le silence le temps qu’il sorte de sa chambre. Les célébrations sont à peine entamées qu’une sonnerie retentit.
La porte s’ouvre sur Anna Magnani (Ximena Ferrer) qui dit avoir rêvé de cet endroit. Elle porte avec elle des empanadas et un panier contenant les effets personnels du défunt mari de Camille.
Anna insiste pour que la soirée prenne une tangente différente et qu’on souligne plutôt la mort de celui qui s’avère être son amant, alors que Camille insiste pour continuer la fête.
Lolie (Stéphanie B. Dumont), la fille de Camille, et Antonio se retrouvent donc pris malgré eux dans la joute que verbale qui oppose les deux femmes.
Exaltée, Camille finit par s’enfuir avec les cendres. Comment tout cela se terminera-t-il? Qui aura le dernier mot?
Les 20 spectateurs se déplacent et participent
Pendant tout le spectacle, le public se déplace d’une pièce à l’autre dans un environnement savamment aménagé par la scénographe Livia Magnani.
Les lieux étant exigus, les gens se retrouvent parmi les personnages qui n’hésitent pas à les faire participer ou les prendre à témoin. C’est là l’une des forces de la mise en scène, qui nous fait ainsi vivre et ressentir La Mandiola.
Des mélodies qui ajoutent de la poésie au texte
La trame sonore vient ajouter à cette expérience singulière. La musique et le bruitage sont l’œuvre de la talentueuse Sandra Wong, qui s’accompagne d’une vingtaine d’instruments. Ses mélodies ajoutent une certaine poésie aux textes de Julie Vincent.
Un monologue inoubliable
Enfin, si tous les comédiens viennent nous chercher à un moment ou à un autre, c’est du puissant monologue de Stéphanie B. Dumont dont nous nous souviendrons. Debout sur la table et vêtue d’une robe rouge, elle se livre intensément et sans retenue.
À l’affiche
La Mondiola est présentée au 1955, rue Fullum à Montréal jusqu’au 7 juin 2018.
20 places par soir seulement
Info : singulierplurielmontreal@gmail.com | 514 598-0145
singuliernordsudpluriel.com/nord-sud
Crédit photo : Alain Saint-Onge
Texte : Nancie Boulay