Figure marquante de la scène humoristique québécoise, Marc Messier nous réserve une belle surprise en jouant un rôle dramatique dans La mort d’un commis voyageur. Il nous fait découvrir avec générosité un de ses côtés cachés et se glisse dans la peau d’un représentant de commerce fatigué au seuil de la vieillesse. Tout s’écroule autour de lui…On ne veut plus de lui.
Popularisée par le film de Volker Schlöndorff avec Dustin Hoffmann et jouée à plusieurs reprises avec succès au Québec, la pièce La mort d’un commis voyageur, que le Théâtre du Rideau Vert présente en ce moment, demeure incontestablement un monument de la littérature américaine.
Créée à Broadway en 1949, cette œuvre d’Arthur Miller y raconte les cruelles désillusions de l’«american way of life» tant professionnelles que familiales de la classe moyenne des années 50.
Un amour père-fils
Au-delà du portait du rêve américain du milieu du siècle dernier et de l’engrenage d’une société où l’argent est roi, Serge Denoncourt a parallèlement développé avec force la grande histoire d’amour père-fils, avec ses attentes, ses déceptions et ses cris du cœur. «Je voulais monter cette pièce pour parler d’une grande, très grande histoire d’amour. Celle d’un fils pour son père. Celle d’un père pour son fils», fait-il valoir.
Un jeu remarquable
Les transitions entre les « flash back», les divagations du père et le présent sont transparentes grâce à une mise en scène efficace et réglée au quart de tour, mais aussi grâce à la performance d’une impressionnante distribution. Évoluant dans un décor minimal, les comédiens interprètent magnifiquement leur personnage.
Les principaux comédiens tels que Marc Messier (représentant de commerce), Louise Turcot (son épouse), leur fils Biff (Éric Bruneau) et leur autre garçon Happy (Mikaïl Ahooka) nous offrent une performance éblouissante qui nous interpelle. Il se dégage sur scène une profonde et évidente chimie.
Ceux-ci sont entourés de Marilyse Bourke, Sarah Cloutier Labbé, Charles-Alexandre Dubé, Aude Lachapelle, Robert Lalonde, Jean-Moïse Martin, Mathieu Richard, Manuel Tadros.
La mort d’un commis voyageur est à l’affiche au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 11 novembre.
Crédit-photos: Jean-François Hamelin