Le samedi 5 mai dernier, le public du Théâtre Prospero était convié à assister à la première création issue d’un partenariat établi entre deux théâtres, un montréalais et un torontois. Cette entente, baptisée Corridor Montréal Toronto, a donné lieu à une présentation singulière de La pierre de Marius Von Mayenburg.
Corridor Montréal Toronto est né du désir de deux directeurs artistiques de développer un intérêt plus grand pour les écritures d’aujourd’hui chez leurs publics respectifs. Ce projet prend la forme d’une série d’échanges entre le Théâtre français de Toronto et Le Groupe de la Veillée.
La pierre – Représentation unique
Joël Beddows, directeur artistique du Théâtre français de Toronto, a travaillé le texte de La pierre avec les comédiens montréalais Marcelo Arroyo, Lise Castonguay, Larissa Corriveau, Geneviève Dufour, Marie-Pier Labrecque et Anie Richer. Quarante heures de répétitions intensives ont mené à cette présentation unique.
Trois générations de femmes
La pierre se déroule quatre ans après la chute du mur de Berlin. Elle met en scène trois générations de femmes allemandes venues reprendre possession de leur maison familiale. Les souvenirs et les fantômes liés à l’histoire de la famille et du pays refont surface alors qu’elles se réapproprient les lieux.
Moment privilégié
Le fruit de leur travail a été livré devant un public restreint, assis sur des chaises disposées en carré tout autour de la scène. Le fait d’être si peu nombreux et si près des interprètes donnait l’impression aux gens présents d’assister à un moment privilégié. Le rendu se situait à mi-chemin entre une lecture publique et une pièce traditionnelle, les artistes jouant avec leur textes à la main.
Le fait que la mise en scène et les décors aient été réduits à leur plus simple expression semble parfois avoir empêché le spectateur de bien se situer dans le temps, la pièce se déroulant sur plusieurs époques. Les morceaux de ce casse-tête temporel se sont toutefois bien emboités à la fin du spectacle.
Une première expérience réussie
Cette première expérience réussie met la table pour la prochaine étape, alors qu’un metteur en scène-collaborateur du Groupe de la Veillée sera invité à participer à un travail équivalent à Toronto, en juin prochain.
Crédit photos : Courtoisie
Texte: Nancie Boulay