En assistant à la pièce Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’irrémédiable dans la salle intime du Théâtre Prospéro, vous retournez sur les bancs d’école tout en vivant un huis-clos unique et désarmant.
Une comédie noire
Madame Catherine est obnubilée par le manque de sécurité de l’école primaire où elle enseigne. Et en cette dernière journée de cours, elle décide donc de préparer ses élèves à l’éventuelle attaque d’un tireur fou.
Elle les y instruits avec audace et sarcasme. Mais, jusqu’où cela la mènera-t-elle? Sa pédagogie est-elle discutable? À vous d’en juger.
Du théâtre interactif
La formule proposée par la troupe Surreal Soreal est très inventive et la salle intime du Prospéro se prête très bien à l’exercice.
La scène et les gradins ne font plus qu’un, devenant le temps de cette production, une salle de classe tout à fait crédible.
Le metteur en scène Jon Lachlan Stewart pousse le réalisme jusqu’à faire porter à quelques spectateurs des deux premières rangées, un autocollant au nom d’un élève.
Ainsi pendant un peu plus d’une heure, nous redevenons tous de jeunes étudiants captifs, dont certains seront même interpellés par l’institutrice.
Un jeu dangereux
Alice Pascual incarne avec justesse cette jeune enseignante. Elle réussit de façon magistrale à naviguer entre son désir de protéger ses élèves et sa propre paranoïa.
Seule sur scène, elle occupe avec aplomb tout l’espace de sa classe.
De plus, elle dirige de main de maître son auditoire malgré le danger potentiel auquel elle s’expose en posant des questions aux spectateurs-élèves.
Un sujet brûlant d’actualité
Avec les récents événements tragiques survenus chez nos voisins du sud et le grand débat qu’ils soulèvent, le texte d’Elena Belyea y fait brillamment écho.
Une pièce incontournable, une expérience à vivre chez Prospéro.
Texte : Elena Belyea
Traduction : Olivier Sylvestre
Mise en scène : Jon Lachlan Stewart
À l’affiche
Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’irrémédiable, une production du théâtre Surreal Soreal, est présenté à la Salle intime du théâtre Prospero jusqu’au 14 avril.
Crédit photos: Zoé Roux et Michael Buehler