Par le biais des tournées Duceppe, la pièce de théâtre Race arrive à Québec, à la salle Albert-Rousseau, pour une représentation.

Celle-ci commence dans un bureau d’avocats, lequel est dirigé par deux hommes, un « Blanc » et un « Noir » ainsi qu’une stagiaire de race noire. Se présente un homme d’affaires, blanc et fortuné, accusé de viol, dans une chambre d’hôtel, d’une jeune femme noire. Doivent-ils prendre cette cause ou non ?

D’autant plus qu’un autre cabinet réputé l’a refusée. Doit-on être convaincu de l’innocence du client pour le défendre ? Peut-on monter une défense sur un simple détail de l’accusation ? Les questions soulèvent beaucoup de discussions, nous permettant ainsi de regarder de façon brutale les conflits raciaux de l’Amérique, impliquant les rapports entre les individus et la justice.

Le suspense de David Mamet nous présente brillamment l’intrigue qui ressemble étrangement au cas de DSK qui a reçu beaucoup de publicité en 2011. Erreur ! Puisque la pièce a été présentée à Broadway en 2009.

« Une des particularités de la traduction de Maryse Warda, c’est d’avoir préservé la ponctuation de Mamet et d’avoir gardé la longueur des répliques. Ça se joue bien et pour nos acteurs, c’est très agréable à faire et très naturel », selon Martine Beaulne, la metteure en scène, dans un entretien publié dans le programme. Et elle a tout à fait raison. C’est drôlement efficace. D’ailleurs, la mise en scène est excellente, pas de déplacements et de jeux inutiles.

Cette pièce basée sur un débat « Blancs » contre « Noirs » utilise un humour sarcastique à l’occasion, celui-ci permettant d’entendre quelques rires dans la salle et allégeant le sens parfois dramatique de la situation. Une belle brochette de comédiens comme Benoît Gouin (Jack Lawson), Frédéric Pierre (Henri Brown), Gabriel Sabourin (Charles Strickland) et Myriam De Verger (Suzan) nous offre une performance solide qui nous tient en haleine jusqu’à la fin.

On a droit à un spectacle sur la justice. La scène de la robe à paillettes rouges que portait la plaignante nous permet de voir que n’importe quels détails anodins peuvent devenir la clé d’une défense presque à toute épreuve. Le jeu de Benoît Gouin et celui de Frédéric Pierre est solide et bien dosé. Les répliques fusent et s’entrecoupent allègrement. On en ressort satisfait et plein de questionnements au sujet de nos propos et des jugements que nous tenons.

C’est vraiment une pièce à voir ; malheureusement, la tournée se terminait par la ville de Québec.