À quoi ressemble l’enfer? La chorégraphe Estelle Clareton et le dramaturge Olivier Kemeid ont uni leurs disciplines pour l’exposer avec succès dans Sous la nuit solitaire. Le fruit de leur collaboration, une pièce de théâtre dansé inspirée des gravures de Gustave Doré illustrant L’Enfer de Dante, a pris l’affiche au Quat’Sous.
Sur scène, sept interprètes exécutent des chorégraphies sans prononcer un seul mot. Les personnages s’expriment plutôt à l’aide de grognements, de cris, de râles et bien sûr de leurs mouvements.
Ils se poursuivent, chancèlent, se battent, s’aiment et se déchirent, le tout dans un ballet étudié et fluide.
L’action située par des projections
Pour situer l’action, des portions du texte de la Divine comédie sont projetées sur le fond de la scène. Ces projections séparent les différents tableaux et font évoluer l’histoire. C’est aussi ce qui installe l’ambiance, appuyé par les décors et les éclairages.
Une atmosphère d’enfer
Le décor complètement dépouillé signé Romain Fabre a des airs post-apocalyptiques. Les grands panneaux qui le composent rappellent un terrain accidenté, désolé et sans végétation.
Ensuite, les éclairages de Marc Parent viennent y ajouter un effet de lourdeur. Puis, la musique lugubre d’Éric Forget vient compléter cette atmosphère infernale.
Enfin s’il peut être intéressant de connaître l’univers de Dante pour comprendre la démarche artistique des créateurs, cela n’est pas primordial pour apprécier le spectacle. L’heure qu’il dure est en effet bien vite passée.
Sous la nuit solitaire est une coproduction de Trois Tristes Tigres et de Créations Estelle Clareton en codiffusion avec le Théâtre de Quat’Sous. Avec Larissa Corriveau, Renaud Lacelle-Bourdon, Esther Rousseau-Morin, Nicolas Patry, Ève Pressault, Éric Robidoux et Mark Eden-Towle. Au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 2 décembre.
Crédit-photos: Antoine Quirion Couture / Romain Fabre