Dans Sylvia, Greg (Marcel Leboeuf) et Catherine (Pauline Martin) mènent une vie paisible et calme dans les environs de Montréal. Les enfants ont grandi et sont partis de la maison familiale. Ils décident donc de déménager dans le quartier Outremont, là où se trouvent plusieurs couples d’amis.
Rencontres, sorties et soupers avec ceux-ci sont le quotidien de ce couple de baby-boomers. Ils ont tout pour être heureux. Mais Greg semble démotivé au travail tandis que Catherine attaque les défis avec beaucoup de plaisir.
Lors d’une absence non motivée du boulot, il fait la rencontre d’une jolie chienne sans maître. Conquis par l’énergie débordante de ce toutou appelé Sylvia (Sonia Cordeau), il la ramène à la maison, mais Catherine ne veut rien savoir de la prendre avec eux. Cette situation provoque des questionnements qui pourraient les amener à un changement de vie.

Il faut absolument noter la performance de Sonia Cordeau sur le plan physique. Quelle belle énergie, elle court partout sur la scène, elle saute d’un fauteuil à l’autre, elle est vraiment active. Elle interprète très bien les attitudes d’un chien, entre autres, la façon de s’asseoir, la façon de se coucher sur le dos pour se faire flatter, la façon de poser sa tête sur les genoux de Greg. Même ses aboiements ressemblent à ceux d’un chiot. Lors des dialogues, elle réussit à garder le tempérament canin du personnage. Bravo ! Superbe jeu.
Marcel Leboeuf et Pauline Martin nous rendent sympathique ce couple qu’on croyait stable, mais qui en fin de compte arrive à une croisée des chemins. Prendront-ils, un à droite et l’autre à gauche ? La scène de Catherine et son amie Liliane (Claude Prégent) est très drôle. Elles se rendent compte qu’elles vivent les mêmes problèmes.

Le conjoint de Liliane possède un poisson rouge auquel il est très attaché tout comme Greg avec Sylvia. Il prend même son bain avec le poisson. Imaginez la scène. C’est vraiment tordant de les voir légèrement éméchées et se raconter les déboires de leurs couples.
Claude Prégent tient plusieurs rôles. Il personnifie Thomas, le propriétaire du chien Brutus ; Liliane, l’amie du couple ; et Dominic, un psychologue. Quels beaux personnages il nous livre. La rencontre entre Greg et Thomas, dans le parc à chiens, donne lieu à de beaux échanges permettant aux deux comédiens d’avoir beaucoup de plaisir sur scène.
On remarque à l’occasion quelques fous rires entre les deux. La mise en scène d’André Robitaille est efficace et sobre. Il a aussi participé à la traduction du texte d’A.R. Gurney. Cette pièce avait d’ailleurs été un véritable succès sur Broadway.
Divertissement à voir pour une soirée très agréable. La pièce a été jouée à la salle Albert-Rousseau le 8 avril.